Au cours de ces dernières années, la restauration s’est démarquée par le fait d’être un des secteurs les plus créatifs et en recherche constante d’innovation et d’excellence. C’est précisément lors de situations comme celle que nous vivons à l’échelle mondiale, à savoir la crise du COVID-19 qui touche notre économie, notre société et nos habitats d’une manière tout à fait inédite, que les hôteliers et chefs du monde entier sont, plus que jamais, en train de faire preuve d’une volonté ferme de trouver des solutions novatrices et ingénieuses à des problèmes sans précédent. C’est donc dans ce contexte que plusieurs personnalités de la gastronomie espagnole ont publié leurs opinons, réflexions et propositions quant au futur qui attend, désormais, le monde de l’hôtellerie.

 

Joan Roca d’El Celler de Can Roca, nommé meilleur chef par The Best Chef Awards durant deux années consécutives, a réfléchi, dans une interview récente, aux perspectives du secteur et a souligné l’importance de la clientèle locale : “Évidemment, ce sera difficile, car nous venons d’un scénario merveilleux, où la cuisine espagnole a démontré être très attirante pour le tourisme gastronomique. Mais nous devrons subsister un certain temps sans ce visiteur étranger, et la survie dépendra de la manière dont nous aurons été capables de conserver notre relation avec le client local.”

 

De son côté, le chef d’Azurmendi Eneko Atxa, dans des déclarations récentes concernant les secteurs de la restauration et de l’alimentation, considère que ceux-ci peuvent apporter leur grain de sable afin de cuisiner un futur meilleur : il plaide pour “l’utilisation du pouvoir de la connaissance en matière d’alimentation pour cuisiner un futur meilleur et créer une société  meilleure". “Dès à présent, il faut apporter notre contribution pour comprendre que face à d’éventuels changements et moments dramatiques qui pourraient survenir, comme cela a été le cas du COVID-19, il est nécessaire de mettre les moyens en œuvre et de travailler tous en parallèle”.

 

Le célèbre chef basque Andoni Luis Aduriz nous invite à réfléchir et à penser que dans toutes les situations difficiles il existe aussi de nouvelles opportunités : “En y réfléchissant bien, ce virus est parvenu à créer le Spotify de la gastronomie. Vous aurez accès, de chez vous, à tout ce que vous voudrez, et vous pourrez élaborer votre playlist personnelle, mais gastronomique dans ce cas. Avant, c’était impossible car, de chez vous, vous n’aviez accès qu’à de la “musique” fast food, non pas à celle d’un segment moyen-plus élevé. Désormais, les deux gastronomies cohabiteront en mode “delivery”. Elles sont compatibles.”

 

D’autres chefs tels que Nandu Jubany démontrent qu’ils sont imparables en matière de mise en œuvre de nouvelles initiatives. En effet, le cuisinier catalan s’est positionné en tant que référence en offrant des contenus en direct sur ses réseaux sociaux, et il a même  lancé une ligne de masques solidaires dans le but de contaminer avec des sourires et d’aider la recherche contre la pandémie depuis le secteur de l’hôtellerie : "Cette crise a été dévastatrice pour de nombreuses familles et entreprises, et je crois qu’il est très important que, tous ensemble, nous essayions de récupérer la joie. Un jour, j’ai vu mon grand ami Carlos Tejedor avec un sourire dessiné sur son masque et j’ai pensé que c’était une très bonne idée ! Il est prouvé que les sourires se transmettent, alors, quand un professionnel et un client ou que deux cuisiniers se rencontrent avec leur masque sur le visage, nous voulons qu’ils se transmettent un sourire et non pas le virus ".

C’est en ces moments difficiles que les personnes se montrent sous leur meilleure facette, et le secteur de l’hôtellerie devient, plus que jamais, une référence en matière d’effort, de dévouement et de créativité. Le futur de l’hôtellerie est entre de bonnes mains.